« On vive entre les mains de la Providence » ainsi, comme un bon franciscain, père José Maria Falo Espés dit tout d’abord en décrivant son expérience comme gardien du Champ des Bergers.
Espagnol de Saragoza, il a vécu depuis longtemps à Valencia en guidant des groups de pèlerins vers la Terre Sainte jusqu’à, comme le frère raconte, « j’ai compris que quelque chose m’attirait toujours vers les Lieux de Jésus ». Depuis deux années il a déménagé en Terre Sainte, où, ensemble à un autre frère, il garde le célèbre sanctuaire de Beit Sahour.
« Le Champ des Bergers est un lieu très significatif. Juste Là la première annonce de la naissance de Jésus, Fils de Dieu, s’est passée – fra José dit –. Les anges ont chanté ‘Gloire à Dieu au plus haut des cieux’ sur ces collines en annonçant aux bergers la naissance du Seigneur. Beaucoup de pèlerins viennent pour foi et il faut toujours être disponibles à donner un mot pour les accueillir ».
Puis, en parlant de l’importance historique et biblique de l’endroit, le franciscain affirme : « Il y a une tradition très ancienne liée à cette zone et aux origines humbles de Jésus. Il apparaît que tout l’histoire s’est développée ici. ». Et comme ça, en indiquant les collines, il explique « Où aujourd’hui beaucoup de maisons se trouvent, autrefois il y avait les champs de Booz, le mari de Rut (Rut 1, 1-2) ; c’était probablement ici que David paissait son troupeau lorsqu’il a été appelé par Samuel pour régner sur Israël (1 Sam 16) ! Il y a une grande concentration d’événements ! ».
Il raconte de sa vie quotidienne en souriant « Depuis seulement 2 années je suis là au service des pèlerins. La mienne c’est une expérience gratifiante, même si nous ne sommes pas les seuls à garder ce lieu, surtout maintenant que la nouvelle fraternité vient d’être inaugurée ».
« Immergé dans cette nature, je sens mon esprit franciscain vivant – il continue en indiquant les arbres et les grottes -. Pour exemple dans la tranquillité des soirées d’été lorsque le sanctuaire se ferme je lève les yeux, je regarde les étoiles et je pense à ces bergers d’il y a 2000 ans ».
Fra José Maria révèle qu’il pense de restaurer la très belle église de Barluzzi qui rappelle la tente des bergers et, ensemble à Association pro Terra Sancta, de travailler à la requalification du site archéologique. Ensuite, en passant à la grande communauté chrétienne de Beit Sahour, fra José explique que plus de 80% de la population est chrétienne et cela est désormais une grande exception pour la Terre Sainte. Le dimanche, pour exemple, tous les magazines sont fermés, mais la communauté chrétienne locale nécessite d’un soutien, pas seulement celui-ci matériel. À cause de la situation politique et sociale, de l’absence de perspective et souvent de l’absence d’eau, il y a un fort détresse psychologique.
« Beaucoup de personnes ont l’eau seulement deux fois à semaine ! – le frère affirme avec beaucoup d’amertume -. Toutefois, il y a aussi beaucoup d’espérance. Dans cette période il a augmenté le nombre de pèlerins et la plupart de la population vive grâce à ceux-ci, surtout maintenant que Noël se rapproche ».
Lorsque nous lui demandons qu’est-ce que c’est Noël dans les lieux de Jésus, fra José réponde : « C’est une période de fête et de foi. C’est un moment œcuménique pour tout le monde. L’année dernière entre le 24 et le 25 décembre on a célébré 93 messes pour les catholiques et 95 pour les protestants ! Et à Bethléem il y a nombreux musulmans qui fêtent avec les frères chrétiens.
« Je sens que notre service est une contribution énorme. Dans les siècles, l’Espagne, le pays d’où je proviens, a beaucoup donné à la Terre Sainte, mais aujourd’hui les vocations sont très peu. Pour cette raison-là, je pense que notre présence soit une mission de tout l’Ordre et il faut qu’elle soit permanente. Nous espérons d’être ‘un peu bergers et un peu ange’, comme nous a récemment souhaité père Francesco Patton, Custode de Terre Sainte.