À l’occasion de l’inauguration du nouveau siège de la bibliothèque générale, en février dernier, le Custode de Terre sainte avait affirmé : « Promouvoir la dignité de l’homme, de tous les hommes, fait partie intégrante de notre mission. Ce qui signifie évidemment la création de postes de travail et le soutien pour les plus pauvres, mais aussi le droit de chacun à accéder à la connaissance et à la culture : les écoles, le Magnificat, le Studium Biblicum Franciscanum, les bibliothèques et les archives, ne sont pas simplement une réalité culturelle indépendante, séparée de l’attention des pauvres et des diverses activités à caractère social. Au contraire, elles doivent être envisagées ensemble. Le pain et la Parole, le travail et la culture, la maison et la recherche scientifique, n’appartiennent pas à des histoires différentes, mais constituent les fils d’une seule et unique trame de la vie de cette Terre bénie, qui prennent sens s’ils sont mis ensemble, tressés les uns avec les autres ».
Dans cette optique d’ouverture et de partage du savoir, les activités de catalogage du patrimoine des livres de la Custodie de Terre Sainte se poursuivent, et la visite à Jérusalem de Mme Angela Contessi s’inscrit dans cet objectif. Forte d’une longue expérience professionnelle auprès du catalogue unique des bibliothèques de l’Université catholique de Milan, Mme Contessi s’investit actuellement dans le projet « Livres, Ponts de Paix » en qualité de consultante et formatrice. En passant entre les rayonnages pleins de manuscrits et de vieux volumes, elle affirme : « Le patrimoine conservé dans les bibliothèques de la Custodie de Terre sainte est un patrimoine culturel et bibliographique unique au monde, auquel on donne toujours plus de visibilité et d’ouverture ».
Lors de cette semaine à Jérusalem, Mme Contessi s’occupe de superviser le travail en cours, en particulier sur le catalogue électronique, l’instrument qui permet justement aux chercheurs l’accessibilité et la pleine jouissance de l’immense patrimoine que constituent les livres de la Custodie de Terre sainte.
Grâce aux catalogue OPAC (Online Public Access Catalogue, consultable à la page opac.bibliothecaterraesanctae.org), constamment mis à jour, les plus de 40 000 volumes de la Bibliothèque générale peuvent être recherchés. Étant donné sa mise en place récente, le catalogue est en outre en phase d’amélioration et d’uniformisation des fiches bibliographiques, grâce aux travail patient d’Emilia Bignami de l’Université catholique Sacré cœur de Milan et pour la partie informatique, d’Alessandro Tedesco de l’Université d’Udine.
Toujours en faisant référence à l’importance d’une bibliothèque ouverte et accessible au public, Mme Contessi ajoute : « Aujourd’hui, les bibliothèques de la Custodie ne sont plus isolées, mais ont un rôle fondamental dans la diffusion du savoir, en mettant à disposition leurs particularités et leurs richesses ».
Même si elle devient une bibliothèque à caractère général, celle de la Custodie de Terre sainte possède un patrimoine documentaire qui consacre son unicité et sa spécialisation comme celui qui est consacré à la description des Lieux saints, aux itinéraires en Terre sainte, à l’histoire de la Custodie et au franciscanisme. En plus de ces sections très caractéristiques, le fonds général compte aussi des rayons intéressants consacrés à l’histoire, à l’archéologie, à l’art, à l’histoire de l’Église, à la liturgie, à la mariologie, à l’apologétique et à la théologie.
Le projet « Les livres, des ponts de paix » dans lequel s’inscrivent ces activités de catalogage, a été lancé en juin 2011 grâce à une collaboration entre la Custodie de Terre sainte, ATS pro Terra Sancta et le Creleb, le Centre de recherche européen Livre édition bibliothèque de l’Université catholique de Milan, aujourd’hui renforcée par la récente convention conclue entre la Custodie de Terre sainte et l’Université catholique du Sacré cœur de Milan. L’idée à la base de cet important projet est que construire des espaces d’étude et de recherche, même dans un endroit aussi complexe et fascinant que Jérusalem, représente un investissement durable et surtout, contribue à établir et à favoriser le dialogue entre les peuples, les cultures et les religions. Les livres et les bibliothèques deviennent alors de véritables ponts pour construire la paix.