“Le coeur de la Syrie, Damas, bat encore… il ne s’est jamais arrêté et maintenant il bat avec force pour qu’on puisse recommencer à construire, même s’il prendra du temps”. Soeur Iole parle ainsi. Elle est une missionnaire franciscaine à Damas, syrienne. La soeur a visité Jérusalem pour quelques jours, avant de rentrer en Syrie. Ainsi, nous nous sommes fait raconter ce qui est en train de se passer dans le pays qui est en guerre désormais depuis six ans.
“A Damas l’armée a toujours résisté”, continue soeur Iole “il n’y a pas eu des destructions, contrairement à Alep ou à Homs… Mais la guerre a laissé des traces chez nous aussi”. Des nombreux enfants et jeunes sont accueillis dans les structures des franciscains. Ils souffrent des graves traumatismes.
Ceux qui souffrent le plus sont les enfants. “Cette situation de tension continue et étouffe tout espoir. Les familles sont déchirées… les enfants ne grandissent pas en sérénité, ils sont inquiets et désespérés”. Elle nous raconte le tragique affaire d’une famille de la communauté: “à cause des coupures d’électricité une mère a été électrocutée. Son mari, qui était au chômage depuis des mois, une fois sa femme décédée, ne pouvait plus maintenir ses enfants. Le pauvre homme s’est suicidé. Quel espoir il y a-t-il pour ses fils?” Aucune. Il y a seulement les franciscains qui les ont accueillis. “Deux jours avant mon départ - continue la soeur - un de ses enfant, de huit ans, a été retrouvé en train de faire un noeud coulant… quand je l’ai appris, je suis couru pour le prendre dans mes bras. C’est le premier geste qui fait comprendre qu’on n’est pas seuls. Ainsi, il s’est calmé et il m’a souri. C’est là l’espoir.”
Soeur Iole, triste, regarde le vide. Puis soudain elle se remet: “c’est pourquoi notre aide et notre présence à Damas est plus que nécessaire aujourd’hui! L’espoir il y a, il existe!”.
En Syrie, l’Association Pro Terra Sancta reste à côté des franciscains. ATS a récemment renforcé ses actions pour soutenir les écoles et les structures éducatives, de manière à investir pour l’éducation et le soutien psychologique des jeunes traumatisés.
Mais soeur Iole le dit : il y a encore beaucoup de travail à faire.