À Bethléem, Pro Terra Sancta supporte la population avec sa Maison des Mages, un lieu de rencontre entre cultures et d'assistance, centré sur le travail.
Ce que la ville de Bethléem s’apprête à vivre est un Noël particulièrement difficile. Le manque de pèlerins et visiteurs, qui, surtout dans cette période de l’année, visitent la ville de Jésus, cause un grand préjudice aux familles de Bethléem. La ville commence à ajouter des décorations, des lumières sont installées dans ses rues, mais l’atmosphère est différente de celle de ces dernières années.
Vincenzo Bellomo, chef de projet de Pro Terra Sancta à Bethléem, explique très bien les difficultés que connaît la ville : “Bethléem vivait à 80-85% de tourisme et de pèlerinage. Beaucoup de personnes se sont soudainement retrouvées sans salaire dans un contexte où l’État n’existe pratiquement pas. Par conséquent, envoyer les enfants à l’école, payer les frais de scolarité, accéder aux produits de première nécessité est devenu une tragédie pour de nombreuses familles”.
La situation a rendu encore plus évident pour Pro Terra Sancta que le travail joue un rôle fondamental. Le travail, l’éducation et les soins de santé, les trois piliers sur lesquels l’intervention de Pro Terra Sancta dans la région de Bethléem a toujours été basée, sont donc les bases sur lesquelles le nouveau projet de la Maison Communautaire de Dar Al Majus – La Maison des trois Rois Mages - démarre. Bellomo l’explique clairement : “La Maison des trois Rois Mages est une maison de culture, une maison d'assistance et une maison de promotion avec le travail au centre. Nous avons enfin trouvé un lieu qui accueille notre histoire, l’histoire de notre présence à Bethléem au service des autres”. A quelques mètres de la Basilique de la Nativité se trouve cet ancien et beau bâtiment que Pro Terra Sancta, grâce au soutien de la Conférence Épiscopale Italienne, est en train de rénover. “C’est un projet qui est né sur le terrain, avec les gens – explique Vincenzo – le fruit de notre attention quotidienne, soit des pierres vivantes, c’est-à-dire les citoyens et les jeunes de Bethléem qui ont plus besoin, soit des vraies pierres parce que les pierres sont celles qui racontent l’histoire, qui marquent la présence millénaire des gens comme gardiens de ce lieu”.
Le choix du nom tombe sur ces trois figures mystérieuses de la crèche : les trois Rois Mages, trois sages qui ont suivi l’étoile en direction de la grotte où Jésus est né. Comme l’explique Bellomo, “aucun ouvrage ou bâtiment n’a jamais été nommé d’après les trois Rois Mages auparavant, bien que l’arrivée des trois Rois Mages soit une fête fortement vécue par la communauté locale de Bethléem”. Chaque année, les 5 et 6 janvier, le Custode de Terre Sainte, accompagné par le défilé des scouts, entre dans la ville et tous les habitants célèbrent l’événement qui représente de quelque façon la fin de la saison de Noël pour les catholiques.
Donner à cette maison le nom des trois Rois Mages signifie rappeler cette grande histoire, mais surtout attirer l’attention sur la rencontre et sur le don. “Les Rois Mages sont des gens comme nous, comme des milliers de pèlerins, c'est-à-dire des millions de personnes en Terre Sainte, qui sont venus de loin pour chercher quelque chose, pour chercher ce message et cette grotte”, dit Vincenzo. Mais surtout : “Chacun d’eux a apporté son art, son don le plus précieux et c’est ce que nous essayons de faire tous les jours avec les gens à travers notre travail : nous essayons d'y mettre notre art, nos compétences, nos faiblesses, nos problèmes. Nous essayons d'apporter ce que nous avons de plus précieux”.
La Maison des trois Rois Mages est un lieu qui veut réunir l’Ouest et l’Est, un lieu pour les Palestiniens, pour la population locale, mais elle veut être et sera une maison pour tous ces gens qui à Bethléem ont trouvé un monde de beauté comme s’est passé pour les Rois Mages il y a 2000 ans.